Marché européen
Les pourparlers sur le dossier russo-ukrainien continuent d’animer les marchés. Face aux plans de paix proposés tour à tour par les Américains, puis ajustés par les Européens en concertation avec les principaux intéressés, les marchés saluent l’initiative. Le secteur le plus révélateur de ce potentiel pacte de paix reste celui de l’énergie. Alors que de nombreuses sanctions frappent actuellement la Russie, un possible accord inclurait des garanties permettant au pays de retrouver sa part dans les échanges mondiaux. Il n’en fallait pas plus pour que le pétrole chute à son plus bas niveau depuis mai dernier, tandis que le gaz TTF revenait proche des 30 €/MWh.
Cette dynamique baissière sur les matières premières touche également certaines denrées agricoles, à l’image de l’huile de palme qui recule à Kuala Lumpur pour désormais avoisiner la zone symbolique des 4 000 ringgits/t. La compétition entre les huiles reste féroce, mais le colza parvient à tirer son épingle du jeu face au soja, repassant au-dessus des 480 €/t sur l’échéance Février après une nouvelle journée riche en volatilité.
Les céréales, de leur côté, évoluent dans un canal étroit : si la demande mondiale demeure présente, la compétition reste rude entre les différentes origines. L’arrivée des volumes australiens et argentins confirme les excellentes récoltes annoncées dans l’hémisphère Sud. Il conviendra désormais d’évaluer la qualité des blés, notamment en Argentine où la teneur en protéines est scrutée de près.
En Ukraine, le ministère annonce que 98 % des blés sont actuellement semés dans un contexte météorologique relativement favorable. Le son de cloche est différent pour la récolte de tournesol, qui peine à se poursuivre. Selon les exportateurs locaux, le cru 2025 ne dépassera pas les 10,5 Mt, soit nettement moins que les 13 Mt annoncées par les opérateurs il y a encore quelques semaines.
Marché américain
Donald Trump est sur tous les fronts : s’il participe activement aux échanges concernant le conflit russo-ukrainien, il exerce également une forte pression sur les opérateurs chinois afin qu’ils poursuivent leurs achats de soja américain. Cette nouvelle dynamique d’achat a été saluée par les marchés, qui retrouvent la zone des 11,20 $/boisseau à Chicago. Le président américain multiplie les annonces pour inciter l’empire du Milieu à maintenir cette tendance. Le secrétaire au Trésor enfonce le clou en affirmant que la Chine dispose d’un plan ambitieux d’achats de produits agricoles américains pour les prochaines années.
Ce regain de fermeté sur le soja soutient également le maïs, alors que la course aux surfaces pour la prochaine campagne est déjà lancée. Avant cela, les opérateurs surveilleront les ajustements dans les prochains rapports mensuels de l’USDA, le marché ne croyant plus au potentiel de 186 boisseaux/acre annoncé par le gouvernement. Par ailleurs, le retard pris dans les publications suite au shutdown se résorbe progressivement, avec des ventes à l’export affichées à 1,3 Mt en maïs début octobre. Bien que ces chiffres soient obsolètes et n’influencent pas le marché à court terme, ils témoignent de la bonne dynamique américaine depuis le début de la campagne.
En blé, le marché reste globalement attentiste et peine à prendre une direction franche dans le contexte actuel.
Marché mer Noire
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