Marché européen

Déjà animés par les retards constatés dans l'avancée des semis en Ukraine et une situation sèche également sur le sud de la Russie, les cours du blé affichaient une progression sur Euronext hier. La fin de séance a été marquée par la publication des stocks trimestriels de l'USDA. Le repli des stocks trimestriels aux USA a accentué le mouvement de hausse permettant ainsi à l'échéance rapprochée en blé de Décembre 2020 de retrouver son plus haut niveau depuis août 2018 en clôturant à +5,50 €/t. La hausse est également observée sur les échéances suivantes dans des proportions néanmoins inférieures, dans un contexte où de nouvelles demandes vers l'export sont rapportées.

La hausse des prix du blé tire dans son sillage les cours du maïs. Ces derniers progressent à un rythme toutefois moindre que le blé. Malgré le retour pour l'échéance Novembre 2020 sur des niveaux équivalents à ceux négociés la semaine passée, l'écart de prix entre les contrats maïs et blé sur Euronext s'élargit à nouveau. Sur le plan de l'avancée des récoltes en France, l'impact des vents annoncés en cette fin de semaine sera à surveiller.

La dynamique de rebond a également été observée en colza où les prix ont rebondi sur la zone support de 380 €/t sur l'échéance Novembre 2020 sur Euronext. Le marché du colza profite ainsi du rebond des cours de la graine de soja. Les opérateurs restent toutefois vigilants quant à l’évolution des cours des huiles, avec un prix d’huile de palme qui rebondit modérément et un marché pétrolier qui parvient timidement pour le moment à repasser au-dessus de 40 $/b à New York.

Marché américain

Le marché américain a connu hier une forte hausse sur tous les produits, tirés par d'importants achats de la part des fonds après la publication des stocks trimestriels et les perspectives de production des blés en récolte 2020. C'est avant tout la révision à la baisse des stocks trimestriels à la baisse affectant la campagne 2019/2020 qui a conduit à la hausse sur Chicago. La taille du stock de fin de campagne en maïs connait une forte baisse en s'affichant à 50,7 Mt contre un volume de 57.2 Mt initialement estimé par l'USDA dans ces dernières publications. Déjà soutenue par une demande à l'export importante, la demande vers le débouché alimentation animale vient également tendre le bilan américain. Après une séance de forte amplitude à la hausse, rappelant la session du 30 juin dernier, les cours du maïs à Chicago revenaient ainsi se négocier sur leurs plus hauts depuis mars dernier sur le contrat Décembre 2020.

La situation est également similaire en graine de soja où les stocks au 1er septembre s'affichent en repli. Ceux-ci s'élèvent désormais à 14.2 Mt soit un repli de -9% par rapport à la précédente estimation de l'USDA. La demande chinoise a en effet été forte sur les derniers mois de la campagne 2019/2020 aux USA. Cette baisse des volumes vient ainsi tendre le bilan 2020/2020 alors que les récolte débutent aux USA. Les cours de l'échéance Novembre 2020 repasse ainsi au-dessus de 10.3 $/b se rapprochant ainsi de son plus haut niveau depuis le 18 septembre.

Le mouvement de hausse a également été observé en blé où la perspective d'une récolte finalement conforme aux attentes est passé en second plan par rapport à la baisse du stock trimestriel. Le volume en stock s'affiche ainsi en repli de -8% par rapport à la même période l'an dernier. Les cours sur Chicago ont affiché une forte hausse poussant ainsi l'échéance Décembre 2020 à revenir s'afficher en fin de journée sur son plus haut niveau depuis février.

Marché mer Noire

Le retour des pluies au-dessus de l’Ukraine s’accentue avec une nouvelle journée de précipitations significatives hier. Cette tendance devrait d’ailleurs se confirmer dans les tous prochains jours. Même si le niveau d’humidité superficielle du sol incitera les producteurs à accélérer la cadence des semis, un recul important des surfaces de colza parait déjà inéluctable. En effet, on observe d’habitude très peu de semis de colza après le premier octobre. Dans ces conditions, la sole à récolter à l’été 2021 ne devrait guère dépasser les 620 000 ha actuellement semés. Ainsi, la production pourrait ainsi ne guère dépasser les 1.5 Mt contre 2.5 Mt cette année et 3.5 Mt en 2019…