Analyses 18/06/2020

Marché européen

Les marchés étaient hésitants hier, notamment sur le blé,  subissant d’un côté la pression baissière exercée par Chicago, de l’autre intégrant une bonne compétitivité des origines France sur la scène internationale sur la base des niveaux de prix actuels.

L’Egypte met à profit ce repli pour lancer un appel d’offres en blé pour chargement sur la période 25 juillet / 5 août. Il sera une nouvelle fois intéressant de suivre les niveaux de prix qui seront retenus, et de voir quel écart de prix s’affiche entre les offres françaises, s'il y en a, et ceux de la mer Noire.

Sur la scène internationale, activité relativement calme avec toutefois l’achat par Taiwan de 65 000 t de maïs origine Brésil, et par la Thaïlande de 60 000 t de blé fourrager origine optionnelle. A noter un appel d’offres de l’Ethiopie pour 400 000 t de blé meunier. Ce pays a souffert non seulement cette année de sécheresse mais également d’attaques de criquets.

Du côté des devises, l’euro semble se stabiliser et s’affiche à 1.1240 contre usd ce matin. Idem pour le pétrole affiché sur New York ce matin à 37.40 usd/baril.

Alors que la pression récolte se met en place dans les marchés, la Russie a décidé de ne pas mettre de quotas à l’export sur la première partie de campagne, ce jusque décembre, mais a l’intention de le faire pour la période janvier/juin 2021.

L’association des coopératives allemandes affiche une estimation de production de blé à venir à 22.21 millions de tonnes, soit un repli de 3.7 % par rapport à l’an passé, conséquence de la sécheresse de ce printemps. La production de colza est estimée en hausse de 13.3 % à 3.2 millions de tonnes et celle d’orge fourragère en repli de 5.2 % à 9.25 millions de tonnes.

Les cours du colza cédaient un peu de terrain hier, alors que le canola affichait une certaine fermeté sur adversité climatique au Canada, principalement sur l’ouest du pays.

Marché américain

La pression récolte reste de mise en blé sur Chicago, avec des cours au plus bas depuis octobre dernier, alors que la compétitivité des origines américaines est, sur le papier, d’actualité. En franchissant cette semaine le seuil psychologique des 5 usd/boisseau, les fonds accompagnaient les chartistes dans leur pression vendeuse.

Le maïs trouve un peu de soutien dans le weather market, avec des températures très élevées, notamment sur l’est de la Corn Belt, à l’approche de la période cruciale de floraison. De plus la production d’éthanol est en hausse à 841 000 barils par jour et le stock en repli à 21.35 millions de barils.

Le soja continue de bénéficier d’achats de la part de la Chine, ce malgré les tensions entre les deux pays.

Les fonds se montraient nets acheteurs hier pour 6 000 lots de maïs et 6 000 lots de soja. Ils étaient nets vendeurs en blé pour 6 500 lots.

Marché mer Noire

En Ukraine, les travaux de récolte s'accélèrent. Commencées depuis quelques jours dans le sud, les premières coupes d’orge continuent dans le centre du pays. Dans les parties les plus au sud, les agriculteurs font les premiers essais de récolte de blé.

Avec le début des travaux des champs, les offres pour la nouvelle récolte se multiplient dans les ports, ce qui ne peut qu’affecter négativement la dynamique des prix. Ainsi, en quelques jours, l'orge a perdu 3-4 $ pour atteindre 163-165 $/t CPT. La même tendance est observée pour le blé qui est traité en ce moment au niveau de 184-187 $/t CPT pour la qualité meunière 11,5 %, soit une baisse de - 3-5 $/semaine. A contrario, les prix du blé fourrager évoluent peu en restant dans une large fourchette de 173-179 $/t CPT.