Analyses 03/06/2020

Marché européen

Les cours des céréales à paille poursuivaient leur repli dans le sillage de Chicago et alors que l’appel d’offres de l’Egypte concluait sur un achat de 120 000 t de blé origine Ukraine, sans grande surprise. Les prix pratiqués étaient de 210 usd/fob auxquels il fallait rajouter entre 10.40 et 10.90 usd de fret. Il est toutefois à noter qu’une offre française n’était pas très éloignée des autres offres du bassin mer Noire, permettant d’afficher pour les origines France des offres relativement compétitives. L’élément baissier majeur actuellement est le manque d’activité à l’export, les acheteurs se faisant, pour le moment rares.

Sur la scène internationale, on note une nouvelle vente de 132 000 t de soja origine USA vers la Chine, alors même que les autorités chinoises demandaient à leurs ressortissants d’éviter les origines américaines, en représailles à ce qu’ils considèrent comme de l’ingérence dans les tensions avec Hong Kong.  

Les premières coupes d’orges fourragères débutent en France dans les régions les plus précoces, tout comme les premières coupes de blé d’hiver sur le sud des USA.

Le dollar poursuit son repli affiché proche des 1.12 contre euro ce matin, tandis que le pétrole poursuit son rebond à 37.60 usd/baril sur New York ce matin.

L’Union européenne affiche des exports de blé pour la campagne actuelle pour l’ensemble de l’UE à 31.33 millions de tonnes au 31 mai, soit une hausse de 63 % par rapport à l’an passé. Même progression pour l’orge avec 6.78 millions de tonnes exportées.

Le colza bénéficie du soutien des cours du pétrole, du soja et du palme. Il en est de même pour le canola, alors que la destination Chine est compromise pour les canadiens en raison de l’affaire Huawei.

Marché américain

Les marchés américains se montraient fermes hier en soja, saluant la poursuite des achats chinois, ce  malgré les tensions géopolitiques entre les deux pays. Il faut dire que l’origine américaine s’affiche plus compétitive que l’origine brésilienne pour le moment.

Le maïs quant à lui bénéficie de rachats de positions très shorts détenues par les fonds, alors que l’on entre dans une période de weather market traditionnelle entre juin et août sur ce produit.

Le blé cédait à nouveau du terrain, ce malgré une dégradation de l’état des cultures sur ce produit aux USA. Les origines américaines demeurent, malgré le repli, non compétitives sur la scène internationale.

Les fonds se montraient nets vendeurs en blé hier pour 5 000 lots et nets acheteurs pour 2 000 lots de maïs et 10 000 lots de soja.

Marché mer Noire

Chaque année, en début de saison, les autorités ukrainiennes signent avec les exportateurs un mémorandum visant à définir un volume limite pour les exportations de blé. Les premiers chiffres avancés par le groupe de travail du ministère de l’Économie laissent présager d’une réduction très significative des chargements pour la prochaine saison. En effet, les autorités anticipant actuellement une production de blé à hauteur de 23.2 Mt n’envisagent pas des exportations pour la campagne 2020/21 supérieures à 14.9 Mt contre 20.5 Mt pour la campagne qui s’achève. De son côté, l’association des exportateurs de grains a récemment relevé son estimation de production à 26.8 Mt avec un objectif export à 18 Mt (19 Mt pour l’USDA).

Ainsi, les incertitudes sont importantes avant que les deux parties statuent sur un accord, une fois que l’avancée des récoltes aura laissé plus de visibilité sur le niveau de production 2020.