Analyses 22/01/2020

Marché européen

Situation de plus en plus complexe sur les marchés, proche du paradoxe lié aux grèves en portuaire. Si la demande sur la scène internationale soutient les cours, cela est d’autant plus vrai en portuaire où la situation se tend, avec des difficultés d’approvisionnement des silos, mais également de chargement des bateaux. Les disponibilités en silos portuaires se raréfiant, cela conduit à une tension sur les primes pour ce qui peut être acheminé dans les ports, alors que l’on s’approche d’une situation de rupture sur des contrats physiques à l’export, conduisant chargeurs et acheteurs à chercher des alternatives dans des pays voisins.

Dans ce contexte, les prix affichés sur Euronext sont dits en structure inverse ou de backwardation, avec des cours en livraison rapprochée supérieurs à l’éloigné.

Sur la scène internationale, le Japon est aux achats pour 108 296 t de blé meunier origines USA et Canada. La Corée du Sud a acheté quant à elle 69 000 t de maïs origines sud-américaines.

Le colza cédait un peu de terrain hier, toujours dans le sillage du palme. Pour ce dernier, les avis divergent au regard de la baisse de production en Malaisie, mais qui s’oppose à une restriction de la demande sur ses origines par l’Inde. De plus, les opérateurs sont toujours dans l’attente de voir se concrétiser des achats chinois de soja origines USA dans le cadre de l’accord commercial signé le 15 janvier dernier.

L’euro quant à lui évolue très peu, affiché à 1.1080 contre usd.

Marché américain

Evolution des cours en opposition hier sur Chicago, avec en blé une tension qui se confirme, alors qu’en soja les cours cédaient nettement du terrain. La hausse des cours du blé est le résultat d’une bonne demande sur la scène internationale et de prix sur le bassin mer Noire au plus haut de l’année. Le repli du soja est le reflet de la perte de patience des traders sur les exportations vers la Chine qui ne montrent toujours pas d’accélération.

Les fonds se montraient nets vendeurs hier en maïs pour 7 500 lots et en soja pour 8 000 lots. Ils étaient nets acheteurs en blé pour 7 500 lots.

Les inspections à l'export hier s’affichaient toutefois sur le haut des attentes en soja à 1.2 millions de tonnes. En blé, les chiffres étaient sur le bas des attentes à 435 129 t et en maïs inférieurs aux attentes à 345 859 t.

A noter que la concurrence du Brésil en soja ne va pas tarder à se faire ressentir avec le début des récoltes.

Marché mer Noire

Les prix des céréales en zone mer Noire poursuivent leur remontée depuis le point bas de la campagne atteint en septembre. Depuis le début de l’année, c’est le blé qui montre le plus de fermeté pour s’afficher en rendu port Odessa à :

  • 209 $/t pour le 12,5 %
  • 208 $/t pour le 11,5 %
  • Et 205 $/t pour le blé fourrager

Les prix du maïs (171 $/t) repassent au-dessus de ceux de l’orge (170 $/t).   

Ces niveaux de prix rémunérateurs incitent les producteurs ukrainiens à solder leurs ventes de blé et à avancer en maïs.