Analyses 17/09/2019

Marché européen

Les tensions dans le Golfe Persique, après les attaques sur les installations de l'Arabie Saoudite de ce week-end, se renforcent. Cette situation apporte un élément de fermeté aux cours du baril de pétrole, qui tant en Europe qu'aux USA, enregistraient hier une hausse de +14 %. Une telle hausse tire par sympathie les produits dont le débouché est lié aux énergies. C'est ainsi que les cours de la graine de colza, déjà soutenus par des bilans tendus en Europe, enregistrent une forte progression en ce début de semaine. Sur Euronext, l'échéance Novembre 2019 vient désormais se négocier sur un nouveau plus haut de campagne à 388 €/t.

Les prix sur les cours du marché à terme d'Euronext ont également affiché une hausse en céréale en cette première séance de la semaine. Les opérateurs sont toutefois vigilants face à la nécessité de demeurer compétitif face aux origines mer Noire, exploitant ainsi une moindre tension des prix sur le marché physique. Face aux disponibilités en France, le débouché important vers l'export est encore à concrétiser. Le résultat de l'appel d'offres de l'Algérie, lancé hier, sera suivi avec grand intérêt d'autant que les chargements sont demandés sur novembre.

Pour l'heure en Europe, les chiffres communiqués par la Commission européenne confortent une activité en ce début de campagne vers l'export meilleure que l'an dernier avec 5.1 Mt à date. Ce chiffre est toutefois à relativiser face aux volumes d'affaires à l'export qui s'annoncent en nette progression sur la campagne en raison des disponibilités. En orges, les volumes exportés atteignent désormais 1.6 Mt. En parallèle, les volumes d’importations de maïs progressent avec 4.5 Mt importées depuis le début juillet.

 

Marché américain

La graine de soja a marqué en cours de séance, une nouvelle progression hier, franchissant temporairement le niveau de 9 $/b sur l'échéance Novembre 2019 à Chicago. L'annonce de nouvelles ventes vers la Chine, pour 256.000 t de soja, a ainsi apporté un élément de soutien aux cours déjà animés par les ventes, également vers la Chine, de vendredi dernier. Le récent mouvement de hausse pousse les prix à revenir se négocier sur les niveaux de la fin juillet dernier.

Sur le plan de l'état des cultures, les surfaces de soja sont jugées dans un état bon à excellent pour 54 % des cultures, soit un chiffre conforme aux attentes et en léger repli par rapport à la semaine passée. En maïs, la situation est stable par rapport à la semaine passée avec 55 % des cultures dans un état jugé bon à excellent. Concernant les récoltes, celles-ci ont modestement débuté en maïs avec 4 % des surfaces récoltées. Les cours du maïs retracent le mouvement de baisse entamé en ce début de mois, aidés également par le rebond des cours de l'éthanol.

Le retard dans les travaux de récolte des blés de printemps se confirme avec actuellement 76 % des surfaces récoltées soit un niveau bien inférieur aux estimations à cette période de l'année. Cette situation apporte ainsi un élément de soutien au marché dans un contexte de concurrence internationale qui demeure forte.

 

Marché mer Noire

En Russie, d’après les données des analystes locaux, les exportations céréalières du 6 au 12 septembre ont baissé de 35 % par rapport au volume d’exportations de la semaine d’avant. Ainsi, environ 774 000 t de grains ont été exportées contre 1,19 Mt livrées une semaine plus tôt. Ce volume est essentiellement constitué par les livraisons de blé qui se sont élevées à 738 000 t (1,08 Mt une semaine plus tôt). Les exportations d’orge ont diminué en quatre fois, passant de 103 000 t à 23 000 t. Les expéditions de maïs ont, au contraire, doublé, passant de 7 000 à 14 000 t. La Turquie (147 000 t), l’Égypte (131 000 t) et les Philippines (57 000 t) ont été les principaux acheteurs des céréales russes la semaine dernière.

Cette chute des exportations peut être expliquée partiellement par le repli des prix FOB du blé russe qui poursuivent la tendance baissière depuis sept semaines consécutives. En même temps, Dmitry Patroushev, le ministre de l’Agriculture russe, a annoncé hier que le pays allait sûrement atteindre son objectif d’exportations pour l’année 2019 de 24 milliards de dollars. Rappelons qu’en 2018 la Russie a exporté des produits agricoles pour 25,8 milliards de dollars.