Analyses 14/12/2017

Marché européen

La Banque Centrale américaine a validé hier sans surprise la remontée de son taux directeur d'un quart de point. Malgré un discours rassurant sur la solidité de l'économie américaine, avec un taux de chômage faible et une poursuite de la croissance, la FED a toutefois bien insisté sur la perspective d'inflation moindre qu'espérée. Face à ce constat, le dollar a du coup enregistré un repli face à l’euro, poussant donc la parité euro/dollar a rapidement retrouver une niveau au-dessus de 1.18.

Les opérateurs européens et notamment français sont naturellement très attentifs de l’évolution de la parité de change car l’activité export Pays Tiers demeure complexe cette campagne face aux nombreux compétiteurs en présence. FranceAgriMer a d’ailleurs révisé hier son estimation d’exportation en blé tendre vers les Pays Tiers de l’ordre de -400.000 t tablant désormais sur un objectif de 9.5 Mt sur cette campagne. Néanmoins, la révision des disponibilités, en lien direct avec les ajustements récents des surfaces de production, permet, malgré la baisse des débouchés attendue, de voir le stock de report s’afficher en baisse par rapport au mois dernier pour atteindre désormais 3.24 Mt. En maïs, la situation se détend également en France avec une perspective de stock moins importante que le mois dernier avec un volume de fin de campagne estimé à 2.62 Mt en raison d’une hausse de consommation. Les stocks sont en revanche révisés  en hausse par FranceAgriMer en orges et en blé dur face à une baisse du potentiel à l’export.

Le marché des oléagineux enregistre un nouveau repli intégrant la nouvelle détente des cours des huiles. Les cours du colza sur Euronext reviennent ainsi sur les plus bas niveaux depuis juin dernier pour l'échéance Février 2018.

Marché américain

Les cours du maïs et du blé à Chicago ont finalement marqué une timide hausse hier après le rapport de l'USDA de la veille. Les prix ont ainsi progressé, notamment en blé, où les intervenants saluent ainsi la récente vente de 120.000 t de blé tendre HRW vers l'Algérie concrétisée mardi. Ce résultat rassure ainsi les opérateurs sur le regain de compétitivité des origines américaines après la baisse continue des cours depuis octobre dans cette zone concurrencée par de nombreuses origines. Malgré ce rebond, motivé par quelques opérations de short covering en cette période de fin d'année, le blé à Chicago se négocie malgré tout proche des plus bas de l'année.

En maïs, malgré la timide hausse enregistrée hier, les cours restent également proches des plus bas de la campagne. Cette situation conforte ainsi l'intérêt du maïs dans l'alimentation animale aux USA et surtout renforce l'attrait de cette céréale vers le débouché éthanol.

Le marché de la graine de soja revient en revanche tester sa zone de support à Chicago et s'affiche ainsi proche des plus bas depuis un mois dans un contexte de poursuite du repli des cours de l'huile de palme et une activité export toujours challenger par les origines sud-américaines. Les exportations du Brésil en 2017 marquent en effet un record et les prévisions de récolte pour l'an prochain pourraient renforcer ce potentiel, d'après l'association ABIOVE qui révise à la hausse ses estimations de production à 109.5 Mt.

 

Marché mer Noire

Depuis le début du mois de décembre, un regain d’intérêt de la Chine pour le maïs ukrainien est enregistré. En effet, environ 120 000 tonnes ont été chargées ou sont en cours de chargement dans les ports ukrainiens. Ce marché donne accès à une prime de 2-3 dollars par tonne, accessible par les producteurs ayant fait certifié au préalable leur production dans cette optique. Les exportateurs contractent également pour des livraisons courant janvier et février, ce qui devrait permettre à l’Ukraine un courant d’affaires intéressant avec l’Empire du Milieu. En effet, depuis le début de la campagne, 650 000 tonnes des 3 700 000 tonnes exportées l’ont été vers la Chine.