Analyses 16/05/2018

Marché européen

Stabilité sur les marchés hier, l’évolution se faisant au gré des devises. Ainsi, alors que la séance s’inscrivait dans le rouge en milieu d’après midi sur Chicago, Paris résistait à la faveur du repli de l’euro qui revient tester le support des 1.18 contre dollar.

On notera un repli des cours du blé mer Noire en nouvelle campagne, avec des trades réalisés à 196 usd/t en fob contre 202 usd/t encore semaine dernière.

Sur la scène internationale, l’Egypte a acheté hier 60 000 t de blé origine Ukraine pour chargement 15/25 juin, donc récolte 2017 au prix de 219.90 usd/fob. La Tunisie a acheté également 100 000 t de blé et 75 000 t d’orge fourragère origines optionnelles. Les chargements seront compris entre le 10 juillet et le 20 août, soit en récolte 2018.

Selon l’institut des statistiques allemandes, les surfaces de blé d’hiver récolte 2018 seraient en repli de 5.6 % et celles de colza de 3.4 %, conséquence de l’automne pluvieux ayant contrarié les semis. Les semis de maïs sont de ce fait revus en hausse. En France, les surfaces de maïs grains sont estimées inchangées par rapport à l’an passé selon le ministère de l’Agriculture (1.38 million d’hectares). Celles de betteraves seront en repli de 0.7 % par rapport à l’an passé, mais supérieures de 16.3 % par rapport à la moyenne des 5 ans, conséquence de la fin des quotas.  

Les cours du colza étaient inchangés hier, soutenus par le pétrole et le palme notamment. L’état des cultures en France demeure inquiétant dans de nombreuses régions, avec dans de multiples cas des floraisons très tardives et hétérogènes.

Marché américain

Après un début de séance dans le rouge, les cours des principales commodities terminaient inchangés ou en légère hausse.

Le maïs trouve du soutien dans les perspectives de pluies à venir, ce qui pourrait retarder les semis en cours. A dimanche dernier, ils étaient estimés réalisés à hauteur de 62 %.

Le soja affichait une certaine sérénité quant à l’évolution des discussions entre la Chine et les USA. Le premier ayant besoin de se sourcer également aux USA pour remplir ses besoins d’importations, estimés autour de 100 millions de tonnes par an.

Informa affiche une estimation d’emblavements aux USA à 89 millions d’acres en maïs, contre 88 millions affichés par l’USDA, et à 89.4 millions d’acres en soja contre 89 millions par l’USDA.

Les fonds se montraient nets acheteurs hier pour 12 500 lots de maïs et 2 500 lots de blé. Ils étaient nets vendeurs pour 1 500 lots de soja.

Marché mer Noire

Mr Poutine en personne est venu hier inaugurer le pont de Kertch, de 19 km de long qui relie la péninsule de Taman dans le sud de la Russie à la péninsule ukrainienne de Kertch en Crimée. Il aura fallu trois ans et trois milliards de dollars, suite à l’annexion de la Crimée par Moscou au printemps 2014, pour faire sortir de l’eau le plus long pont d’Europe. La circulation routière y sera ouverte dès aujourd’hui. Il faudra en revanche attendre fin 2019 pour y observer du fret ferroviaire. L’édifice prévoit bien sûr le passage des barges au travers de ce détroit reliant la mer d’Azov et la mer Noire. Chaque année, plus de 10Mt de céréales russes transitent par ce détroit. La marchandise chargée dans les ports de Rostov, Taganrog ou encore Yeysk sur des barges de 5 000 tonnes franchit ce détroit avant d’être destinée à la Turquie par exemple ou bien d’être transférée sur des bateaux de plus grosse capacité au large du terminal KAVKAZ.