Analyses 30/07/2021

Marché européen

La fin de semaine va être marquée par une volonté d'avancer dans les travaux de récolte avant les pluies annoncées pour la fin du week-end et la semaine prochaine. La progression dans la collecte permettra ainsi d'augmenter les disponibilités de marchandises en cette période de soudure de campagne et répondre à la demande court terme. Le marché est nerveux tant par rapport à la situation européenne où les retards dans les récoltes sont observés dans plusieurs régions que sur les questions relatives aux qualités en cas de travaux retardés. De plus, la situation nord américaine tendue également, en raison des conditions sèches, offre aussi un facteur de regain de fermeté au marché d'Euronext qui repasse, pour la première fois depuis la mi-mai, au-dessus de 220 €/t sur l'échéance Septembre, tirant dans son sillage l'ensemble des échéances.

La publication mensuelle de l'IGC hier n'a d'ailleurs pas amené d'élément de détente au marché. L'estimation de production de blé à l'échelle mondiale a été révisée timidement à la baisse de -1 Mt à 788 Mt. Face à une demande toujours soutenue, la taille du stock de report est ainsi révisée en baisse par rapport au mois dernier. Le recul est d'ailleurs marqué chez les principaux pays exportateurs à un niveau de 57 Mt en raison du repli de production annoncé aux USA et au Canada. En maïs, la situation a peu évolué avec une perspective de hausses de production et des stocks par rapport à l'an dernier.

La clôture de l'échéance Août 2021 est programmée ce soir sur Euronext. Les amplitudes de variation quotidienne demeurent importantes bien qu'inférieures à la semaine passée, néanmoins les cours ont finalement peu évolué hier. La situation nord-américaine demeure un élément important actuellement à suivre sachant que les cours du canola, après la forte tension du début juillet, entament une phase de consolidation depuis quelques jours.

Marché américain

Après la dernière journée du Crop Tour du Wheat Quality Council, l'estimation définitive du rendement pour les blés de printemps dans l'Etat du Dakota du Nord atteint 29.1 boisseaux/acre, soit un niveau au plus bas depuis près de 30 ans. La baisse est ainsi confirmée dans l'Etat avec toutefois une situation un peu meilleure dans les dernières zones observées par rapport aux jours précédents. Le premier Etat de production américain de blé de printemps, qui a souffert et souffre toujours de conditions sèches, devrait ainsi connaître un repli de l'ordre de -33 % des rendements par rapport aux dernières années. Les intervenants notent néanmoins que les observations de terrain sont en ligne avec les estimations de l'USDA qui table sur un rendement de 28 b/acre pour cet Etat.

Les prix du blé à Chicago ont connu ainsi hier une hausse. L'échéance Septembre 2021 sur le contrat SRW repassait au-dessus de 7 $/b sans pour autant parvenir à retrouver les plus hauts observés à la mi-juillet.

Les conditions sèches apportent également un facteur de soutien aux cours du soja et du maïs. Le mouvement de hausse est toutefois moins fort avec en toile de fond des chiffres hebdomadaires de ventes à l'export qui confirment des annulations sur la campagne 2020/2021. On notera toutefois un volume soutenu de ventes en maïs avec 529.300 t annoncées sur la semaine écoulée sur la campagne 2021/2022. En soja, en nouvelle campagne, les volumes de vente étaient conformes aux attentes sachant qu'une vente exceptionnelle de 132.000 t a été rapportée hier à destination inconnue.

 

Marché mer Noire

Les prix du blé tant en Russie qu'en Ukraine ont marqué hier une nouvelle hausse. Les prix rattrapent ainsi désormais le mouvement de progression déjà visible en Europe et en Amérique du Nord depuis le début de semaine. Toutefois, malgré le mouvement d'ajustement à la hausse, le différentiel de prix demeure largement favorable aux exportateurs de la mer Noire notamment vers les destinations asiatiques en tirant également profit de la situation tendue du fret maritime.

Le marché russe est aussi animé par les interrogations sur le volume de production du pays. Les conditions sèches dans les zones de la Volga et de l'Oural poussent ainsi plusieurs analystes locaux à revoir leurs estimations à la baisse pour 2021. Le potentiel de rendement devrait ainsi s'afficher sans surprise sous celui de l'an dernier, voire en-dessous de la moyenne quinquennale. Malgré tout, les stocks de fin de campagne 2020/2021 devraient néanmoins compenser la situation et ainsi laisser d'importantes disponibilités pour le débouché export.