
Marché européen
Le marché des céréales digérait hier le rapport USDA de septembre avec comme catalyseurs, la prévision d’un rendement de maïs US pulvérisant les attentes et les précédents records à 181,3 boisseaux par acre, et la prévision d'une production russe de blé remontée à 71 Mt. Même si ces chiffres restent encore à valider, à l'épreuve des résultats du terrain notamment pour la production de blé Russe en raison des intempéries actuelles en Sibérie, ils alimentent la psychologie baissière du moment.
Autre élément de pression sur les prix européens, la nette remontée de la parité Euro/dollar vers les 1,1700 et ce en dépit d’un discours toujours très prudent et inchangé en termes de taux de la part de Mario Draghi. Le maintien d’une politique accommodante par la BCE a en effet été éclipsé par le ralentissement de l’inflation américaine.
Dans ce contexte, blé et maïs restent inscrits dans des tendances baissières à court terme sur Euronext avec une forte influence négative du marché de Chicago.
Toutefois, dans un contexte fondamental qui s’annonce très tendu en termes de stocks de fin de campagne chez les 8 grands exportateurs de blé, les principaux pays importateurs de blé profitent de la détente actuelle pour revenir très activement aux achats les uns après les autres. Après l’Egypte et l’Algérie c’était hier la Tunisie et l’Arabie Saoudite qui lançaient leurs appels d’offres. L’Algérie pour sa part aurait acheté un conséquent volume de 630 000 tonnes de blé entre 262 et 263,25 $/t CAF en origine optionnelle mais visiblement en très large majorité française.
L'office des grains tunisien est également à l'achat en blé dur et en orges fourragères
La situation australienne est quant à elle toujours sous surveillance avec un déficit hydrique persistant sur la côte est et un retour du froid sur la côte ouest.
Côté oléagineux, les situations fondamentales lourdes du palme et du soja restent bien en place, ce qui n’empêchait pas le colza européen de se maintenir à flot hier. Les très délicates conditions de levée de la récolte 2019 en Europe constituent en effet un élément de soutien à ce jour au même titre que la neige tombée sur les canolas de l’Alberta au Canada.
Marché américain
Alors que les principaux pays importateurs achètent massivement des blés mer Noire et dans une moindre mesure européens, les blés US restent délaissés notamment sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. En témoignent les faibles chiffres exports hebdomadaires publiés hier. Par conséquent les cours du blé US poursuivent leur chute à la recherche d’un niveau de compétitivité internationale avec une clôture sous les 5$/boisseaux à Chicago pour la première fois depuis 2 mois.
Le maïs se tenait pour sa part un peu mieux avec un repli très limité hier soir à Chicago grâce à la poursuite de très bons chiffres exports hebdomadaire. Il revient malgré tout sur le support des 3,50 $/boisseaux sur décembre 2018.
Le complexe soja reprenait quant à lui le chemin de la baisse marqué par les 23 Mt de stock de report US affichées dans le dernier rapport USDA soit environ le double de la dernière campagne et le triple de la précédente.
Les fonds étaient ainsi vendeurs hier à Chicago de 10 500 lots de maïs, 5 500 lots de soja et 8000 lots de blé.
Marché mer Noire
L’hommage rendu début septembre dans le Donbass au « président » de la république autoproclamée de Donetsk témoigne du choc perçu par la population de ce bassin industriel et minier. 100 000 personnes auraient ainsi accompagné le cortège du chef de guerre, décédé le 31 août après l’explosion d’une bombe dans un café de la ville. Alors que le Kremlin a qualifié cet assassinat de provocation et présenté ses condoléances à la famille d’Alexandre Zakhartchenko, les autorités ukrainiennes à Kiev ont nié toute implication et attribué cet assassinat à des querelles internes au mouvement rebelle. Pour rappel, ce conflit larvé (et oublié par la presse européenne) entre l’Ukraine et ses 2 régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk a déjà fait plus de 10 000 morts depuis 2014. Malheureusement, la fin des hostilités ne semble pas être à l’ordre du jour.