Analyses 16/10/2017

Marché européen

Séance bien calme vendredi avec un grand nombre d’opérateurs présents à la bourse de Bruxelles. Les opérateurs notaient une absence d’activité à l’export pays tiers, activité qui devra s’accentuer dans les mois à venir, si on veut éviter un stock de report trop important en céréales.

Le rapport USDA de jeudi est venu confirmer des bilans lourds en blé, confortables en maïs et en soja.

L’attentisme prévaut sur le marché des changes avec un euro qui s’affiche autour de 1.18 face au dollar, alors que les prévisions pour les mois à venir penchent pour un renforcement de l’euro, qui pourrait venir chercher les 1.25 courant 2018.

Les semis d’orge et de blé progressent rapidement en France, à la faveur d’un temps très clément et de températures exceptionnellement élevées pour la saison. Ainsi FranceAgrimer affiche des semis de blé d’hiver réalisés à hauteur de 20 % au 9 octobre et d’orges d’hiver à hauteur de 32 %. Cela est comparable à l’an passé à date. Les récoltes de maïs s’affichent réalisées à hauteur de 28 % à comparer à 21 % l’an passé à date.

Sur la scène internationale on notera la vente par les USA de 60 000 t de maïs vers la Corée du sud.

Les cours du colza demeurent pénalisés par les perspectives d’importations de biodiesel argentin et ce malgré une bonne tenue des cours du soja en fin de semaine, suite à la révision à la baisse des estimations de rendements aux USA en soja par l’USDA.

Marché américain

Bonne tenue des cours sur Chicago vendredi soir à la faveur d’un rapport USDA jugé plutôt porteur la veille en maïs et en soja. Le blé bénéficiait également de quelques rachats à bon compte de la part des fonds malgré un rapport jugé comme baissier jeudi soir.

Les fonds se montraient ainsi nets acheteurs pour 9 000 lots de maïs, 10 000 lots de soja et 5 000 lots de blé.

L’activité export était plutôt soutenue semaine passée, sauf en blé, mais les opérateurs estiment que les niveaux de prix actuels atteints pourraient permettre une amélioration de la compétitivité des origines américaines.

Marché mer Noire

La zone mer Noire est en train de secouer les équilibres jusqu’alors observés sur les marchés des grains. Ce « New Deal » agricole sur la zone se traduit concrètement par une explosion des volumes récoltés et des stocks qui s’amoncellent. La mutation profonde qui est en cours devrait valider des changements structurels permettant aux agricultures russe et ukrainienne de faire face aux prochains épisodes d’adversité climatique avec plus de résilience. Si la stabilité reste de mise, ce secteur, déjà majoritairement exportateur, pourrait encore monter en puissance et donc gagner en visibilité. Pour traduire cela en chiffres, notons que la production de grains et légumineuses de la Fédération de Russie a progressé de +40 % entre 2013 et 2017, bondissant de moins de 100 Mt à près de 140 Mt. Certes, le blé occupe la première place du podium et cristallise toutes les attentions mais une tendance de fond haussière se dessine aussi, en Russie, pour les orges, le maïs, le tournesol et le soja. Le véritable défi pour la zone sera sa capacité à passer outre les limites logistiques notamment liées au déficit de stockage dans les exploitations et les grandes zones de production. En effet, la récolte record de cette année en blé devrait signifier une progression des stocks de report de +330 % en Russie à la fin de la campagne en cours par rapport à leur niveau de juillet 2016.