Marché européen
La hausse de l’euro pénalise notre compétitivité à l’export et pèse sur nos marchés. Depuis le début de l’année la devise européenne a progressé de + 12.5 % par rapport au dollar, soit un impact équivalent d’environ 20 €/t sur les prix du blé.
L’activité sur Euronext reste soutenue, avec un peu plus de 54 000 lots échangés en blé hier et 1 627 lots sur son concurrent du CME.
Sur la scène internationale, la Jordanie a acheté 50 000 t de blé origines optionnelles et le Japon près de 133 000 t origines USA, Canada et Australie. Pour le premier mois de la campagne 2017/2018, l’Europe affiche des exports de blé à seulement 941 000 t contre 2 623 000 t l’an passé à date.
L’amélioration des conditions climatiques aux USA, conjuguée à une récolte russe qui progresse et qui confirme des rendements très satisfaisants, pèse sur les marchés.
Seuls les prix des orges brassicoles de printemps bénéficient actuellement d’une progression des cours, conséquence d’une bonne activité à l’export et de craintes de dégradation qualitative chez nos concurrents, notamment en Allemagne et en Angleterre.
Le colza est également pénalisé par le repli des cours du soja sur Chicago et par des perspectives un peu plus favorables au niveau météorologique sur le Canada.
Marché américain
Nouvelle baisse sur les cours du complexe soja dans un contexte d’amélioration des conditions climatiques et de perspectives de récoltes correctes à venir. Seul le maïs aurait souffert du déficit hydrique sur la Corn Belt, puisque les analystes affichent des rendements plus proches des 166 boisseaux/acre que les 170.7 affichés par l’USDA.
Les chiffres hebdomadaires à l’export étaient très décevants, puisque affichés à 475 000 t en maïs contre des attentes comprises entre 500 000 et 900 000 t, affichés à 145 500 t en blé contre des attentes comprises entre 300 000 et 500 000 t. Seuls les exports en soja étaient conformes aux attentes.
Les fonds se montraient nets vendeurs en maïs pour 4 000 lots, en soja pour 10 000 lots et en blé pour 3 000 lots.
C’est actuellement principalement le soja qui pèse sur l’ensemble des cours de commodities, avec des rendements estimés par nombre d’analystes, proches de ceux de l’USDA, affichés lors du dernier rapport à 48.0 boisseaux/acre.
Marché mer Noire
Au cours du premier mois suivant le lancement de la campagne 2017/18, la Russie est parvenue à exporter presque autant de grains que l’année passée malgré le retard enregistré dans le lancement de la récolte. Dans le détail, au 26 juillet, la fédération avait exporté 0,8Mt de blé (-36% par rapport à la même période de l’année passée), 0,5Mt d’orge et 0,35Mt de maïs, volume 20 fois supérieur à celui traité sur la même période de l’an passé.
Une activation des exports est bien entendu anticipée. A ce titre, on notera, à l’égard du blé, que l’ensemble du retard dans l’avancement des récoltes a été gommé dans les 2 principaux districts contributeurs des chargements russes, à savoir celui du Sud et celui du Nord-Caucase.
Dans le détail, ce sont plus de 5Mha (86 % de l’objectif) de blés qui ont été moissonnés dans le district du Sud contre 4,5Mha, l’an passé à même date et 1,8Mha dans le Caucase Nord (92 %) contre 1,3Mha l’an passé. Notons au passage que les rendements dans le district Sud sont supérieurs de +3 % à ceux de l’an passé. Dans le district Central ainsi que la Volga, le retard reste en revanche très conséquent avec respectivement 1,1Mha récoltés (27 %) contre 1.7Mha en 2016 et 0,5Mha (7 %) contre 2,2Mha en 2016.