
Marché européen
En parallèle du salon du Space qui se déroulait vendredi à Rennes le Carrefour des Matières Premières organisé par l'association Nutrinoë où de nombreux opérateurs et partenaires de l'alimentation animale du Grand Ouest se retrouvaient. Bien évidemment face à la récolte 2016, les interrogations demeurent nombreuses sur la possible valorisation des céréales à paille dont les poids spécifiques marquent exceptionnellement des faibles valeurs, posant des problèmes d'usage réel dans le process industriel. Les fortes teneurs des blés en protéïne sont en revanche un élément plébiscité même si du coup les céréales sont utilisées pour d'autres caractéristiques qu'habituellement. La dernière communication de FranceAgriMer dans le cadre de l'enquête qualité à l'entrée des collecteurs conforte d'ailleurs un record sur la teneur en protéine dépassant les valeurs de 2003 atteignant en moyenne 12.6 % cette année. Les doutes sur les volumes de récolte en maïs laissent déjà penser que d'autres céréales de substitution pourraient être utilisées à l'image de la saison dernière et en fonction des parités d'approvisionnement, des recours à des importations seront également envisageables.
Le marché export vers les Pays Tiers sera lui aussi toujours pénalisé face aux faibles poids spécifiques des origines françaises. Néanmoins, aujourd'hui d'autres éléments viennent toujours troubler l'activité export avec les exigences des teneurs en ergot demandées par l'Egypte. En effet, malgré les besoins d'approvisionnement à couvrir du premier pays importateur mondial, les négociations restent complexes avec de nouvelles annulations de chargements de blé russe après contrôle de la marchandise. Cette situation pousse l'Egypte à renouveler ses appels d'offres où naturellement peu à pas d'opérateurs sont en mesure de répondre en raison du critère restrictif imposé.
En nouvelle récolte, les récentes pluies offrent un élément rassurant pour les cultures de colza où les semis demeurent marqués par des conditions extrêmement sèches qui ont imposé des changements d'assolement pour certains producteurs dans plusieurs zones. Néanmoins, la situation est très hétérogène en fonction des régions et des dates de semis, ce qui impose la prudence sur ce produit.
Marché américain
Face aux ralentissements des travaux de récolte en raison des pluies, les cours du maïs et des sojas ont marqué une hausse en fin de semaine. Les perspectives pluvieuses annoncées sur la fin de cette semaine pourraient à nouveau pénaliser l'avancée des chantiers de moisson 2016. Les récoltes de maïs débutent à peine aux USA mais accusent toutefois déjà un retard par rapport à la moyenne des 5 dernières années.
Les cours de la graine de soja affichent en ce début de semaine un regain de fermeté. Ainsi, l'échéance Novembre 2016 à Chicago se rapproche ainsi de la zone de résistance de 9.80 $/b, qui coïncide avec les récents plus hauts négociés en ce mois de septembre.
Marché mer Noire
Sur la scène export, au cours de la semaine passée, on retiendra certainement le nouveau ralentissement de la cadence de chargement en Russie qui n’exporte que 166 000 tonnes de blé, ainsi que 70 000 tonnes d’orge. Au cours de trois dernières semaines, le rythme de chargement hebdomadaire en blé a ainsi été réduit de trois fois. Les orges russes font ainsi un début de campagne relativement timide.
L’Ukraine en revanche montre à ses portes un flux plus constant de matières premières agricoles, avec toujours près de 500 000 tonnes de blé chargées, ainsi que plus de 100 000 tonnes d’orge en base hebdomadaire. Rapidement, le maïs ukrainien va être acheminé jusqu’aux ports et les premiers chargements de la récolte 2016 devraient voir le jour.