
Marché européen
L’actualité des marchés reste dominée par les éléments macroéconomiques avec un impact fort du repli de l’euro sur l’évolution des cours. La crise italienne s’invite sur nos marchés avec un net repli de la devise européenne, conduisant à un raffermissement des cours sur Euronext, ce, quelle que soit l’évolution des fondamentaux. Sur ce dernier point des pluies sont attendues dans les prochains jours sur le sud Russie, ce qui serait de nature à bénéficier aux cultures, si les prévisions des météorologues s’avèrent exactes.
Les niveaux de prix actuels incitent les producteurs à débuter ou avancer dans leur commercialisation, ce qui s’inscrit dans un acte de gestion et de sécurisation des marges, sans effacer le lot d’incertitudes sur l’évolution des cours, principalement compte tenu du contexte géopolitique européen. On notera également que le mouvement de hausse constaté sur Euronext ne se répercute pas intégralement sur les prix physiques, les bases (écart de prix entre les deux marchés) affichant également un retour de la volatilité.
Sur la scène internationale, retour de l’Algérie sur un appel d’offres pour du blé meunier chargement première quinzaine de juillet. Réponse demain pour ce tender. On notera également la vente d’un peu plus de 231 000 t de maïs par les USA à destination non communiquée.
Le colza bénéficie des craintes de déficit hydrique sur le Canada et de la bonne tenue du soja, liée essentiellement à des grèves des transporteurs routiers, tant au Brésil qu’en Argentine. L’huile de palme cède encore du terrain ce matin sur Kuala Lumpur, ce qui devrait limiter le potentiel de hausse du colza.
Marché américain
Repli sur Chicago dans un contexte de hausse du dollar, de prises de profit de la part des fonds, et de conditions des cultures aux USA qui s’améliorent.
L’USDA affiche un état des cultures (crop rating) bon à excellent en blé en hausse de deux points à 38 % par rapport à la semaine passée. En maïs les semis sont réalisés à hauteur de 92 %, à comparer à 90 % à date sur les 5 dernières années et un crop rating à 79 % contre 64 % l’an passé. En soja les semis sont également en avance réalisés à hauteur de 77 % contre 62 % en moyenne à date.
Des pluies bénéfiques sont également attendues dans les prochains jours, tant sur la Corn Belt que sur une partie des régions les plus déficitaires en blé.
Les fonds se montraient nets vendeurs pour 22 000 lots en maïs, 9 000 lots en soja et 8 500 lots en blé.
Marché mer Noire
En cette veille du mois de juin, les producteurs ukrainiens terminent les derniers semis de maïs. A hier, les autorités montraient que 4,515 Mha ont été mis en terre contre un objectif de 4,6 Mha. Ainsi, la surface de maïs est en passe d’augmenter de 100 000 ha par rapport à l’an passé soit +2,22 %. Toutefois, de manière unanime, les différents opérateurs de marché estiment que les prévisions de récolte avancées par l’USDA pour le pays (à hauteur de 30Mt) dépassent l’entendement. En effet, ceux-ci restent sceptiques quant à un rendement record en maïs lors de cette campagne tel qu’anticipé par l’USDA. A ce jour, le consensus se situe dans la fourchette 26,5-28Mt.
C’est certainement en Russie que les estimations de l’USDA pour la production à venir de maïs sont les plus invraisemblables dans la mesure où les surfaces emblavées ne devraient pas dépasser la barre des 3Mha contre une projection à 3,4Mha par l’USDA. De même qu’en Ukraine, les opérateurs n’anticipent pas non plus un rendement record. Ainsi, le différentiel entre la prévision USDA à 19Mt pour la Russie et les attentes des opérateurs locaux autour des 15Mt est encore plus important qu’en Ukraine. L’USDA est ainsi attendu au tournant lors de la sortie de son rapport mensuel de juin.